Eni ne dit pas tout.
Astucio, vraiment astucieux ? L’intérêt de l’offre ne saute pas aux yeux.
Un prix du gaz qui ne peut que baisser, c’est la promesse du groupe Eni avec sa nouvelle offre tarifaire Astucio. «La seule offre qui protège les usagers des augmentations du prix du gaz pendant 3 ans» alors que «les prix à la consommation du gaz naturel pour les Français ont augmenté de 70% depuis 2005», martèle le fournisseur d’énergie, qui espère tailler des croupières à GDF Suez avec cette offre «révolutionnaire». Mais, depuis début 2013, à la suite de la révision de la formule de calcul du tarif du gaz (une mesure longtemps réclamée par l’UFC-Que Choisir), le prix du gaz n’augmente plus, il est même orienté à la baisse. Passer cette inversion de tendance sous silence pour convaincre les consommateurs de souscrire est un peu grossier. De plus, l’intérêt de l’offre ne saute pas aux yeux. En se basant sur des consommations annuelles identiques, Lampiris reste le fournisseur le moins cher devant Direct Énergie, Antargaz et Alterna. Pour que l’offre Astucio d’Eni présente un intérêt, il faudrait que le tarif du kilowattheure reparte fortement à la hausse, ce qui est aujourd’hui un pari.
- N°526. Juin 2014.
On a gagné. Électricité: la promesse d’une réforme.
La ministre de l’Écologie et de l’Énergie dit vouloir revoir le calcul des tarifs d’EDF.
L’annulation de l’arrêté sur les tarifs réglementés d’électricité par le Conseil d’État le mois dernier a remis en lumière l’opacité de leur fixation. Juridiquement incontestable, cette hausse rétroactive (de 20 à 40 € annuels) est économiquement critiquable. Le calcul de ces tarifs réglementés dépend des seules données transmises par EDF et la Commission de régulation de l’énergie ne peut le vérifier. Cette absence de contrôle pose problème. La Cour des comptes a maintes fois épinglé l’évolution explosive des coûts salariaux et commerciaux d’EDF, et suggéré des économies. La politique du chèque en blanc doit cesser. L’UFC-Que Choisir a demandé au gouvernement d’exiger un audit externe des données d’EDF et de réactualiser le contrat de service public avec l’opérateur pour mieux encadrer les hausses avenir (ayant expiré en 2010, ce contrat n’a pas été renouvelé malgré les promesses des ministres successifs). Message a priori reçu, la ministre de l’Écologie et de l’Énergie dit vouloir réformer l’élaboration des tarifs réglementés d’électricité mais sans donner de calendrier. Il y a pourtant urgence: une hausse de 5% minimum est annoncée pour août.
QC. N°526. Juin 2014.