Compteurs trafiqués.
Abaisser le nombre de kilomètres affiché au compteur est relativement simple.
Selon l’Automobile club association (ACA) et la Fédération internationale de l’automobile (FIA), la fraude au compteur toucherait de 5 à 12% des véhicules d’occasion mis sur le marché dans l’Union européenne (UE). L’arnaque consiste à abaisser le nombre de kilomètres réellement parcourus, ce qui permet de surévaluer de plusieurs milliers d’euros le prix du modèle mis en vente (préjudice de 5,6 à 9,6 milliards d’euros pour toute l’UE). «L’électronique s’étant généralisée dans les voitures, l’opération ne prend que quelques secondes, explique Christian Scholly, directeur général de l’ACA. Les dispositifs qui permettent de trafiquer le compteur se trouvent facilement sur le Web à partir de 150 €.» Le rajeunissement du compteur, qui touche d’abord les véhicules plutôt haut de gamme, est difficile à établir et c’est à l’acheteur d’en apporter la preuve. Pour compliquer la tâche des garagistes ou particuliers escrocs, plusieurs mesures sont préconisées : installation dès l’usine de compteurs mieux protégés, mise en place d’une base de données européenne permettant de tracer la vie de la voiture (les solutions nationales trouvent leurs limites en cas d’achats transfrontaliers) et sensibilisation du consommateur. Ainsi, les grandes routières sont faites pour rouler. Dès lors, si l’annonce mentionne un faible kilométrage par rapport à l’âge du véhicule et un prix trop intéressant, méfiance! Il faut aussi absolument se faire remettre le carnet d’entretien (mais gare aux faux!) et interroger le concessionnaire qui s’est occupé de la voiture. Autre conseil, faire parler le vendeur pour détecter des contradictions dans son discours. Et mieux vaut prévenir que guérir: que ce soit au pénal (tromperie) ou au civil (non-conformité du produit), l’issue d’un recours en justice reste bien incertaine.
L’arnaque vise à surévaluer la valeur de l’auto!
QC. N°532. Janvier 2015.